Joël Le Roc’h navigue depuis près de 37 ans. Il a effectué de multiples croisières en Galice, en Manche, en Ecosse, en Irlande ainsi que deux transats. En 1998, le médecin rejoint la SNSM de la station de Locquirec (29).

En juin 2017, Joël Le Roc’h et son équipage entament une croisière à bord de son Bavaria 44, le Vertige. Après avoir longé les côtes bretonnes, portugaises et avoir passé Gibraltar, ils remontent le long de l’Espagne et jettent l’ancre près de Ibiza. Pendant une de leur escale, l’équipage du Vertige mouille à Cala Mastella. L’ancre chasse en raison des fonds, sablonneux et parsemés de posidonies, algues méditerranéennes glissantes et peu accrocheuses. Le bateau commence à talonner. Malgré le moteur tournant à 4000 tours, Vertige tourne et pivote légèrement sans pouvoir se dégager. Le bateau est échoué, les posidonies masquant l’emprise de la quille au fond.

Après contact téléphonique avec le courtier en assurance spécialisée, le feu vert est donné pour contacter un organisme qui pourra déhaler le bateau. Joël Le Roc’h, rassuré quant à la prise en charge des frais de sauvetage, joint donc l’organisme de sauvetage public, équivalent espagnol de la SNSM française. Malheureusement, la tentative de remorquage échoue. Une équipe de sauvetage subaquatique spécialisée est donc appelée pour aider l’équipage avec un pneumatique puissant, un bateau de sauvetage équipé, quatre plongeurs et deux marins. Afin de sortir le Bavaria 44 de sa position inconfortable, l’équipe décide de gîter fortement le bateau pendant qu’un autre le tire. Le voilier bouge finalement. Après de longues heures échoué près de l’Ile d’Ibiza, Vertige se dégage et redevient manœuvrant.

La société de sauvetage a confié à Joël Le Roc’h que ce type de sinistre était très fréquent dans les mouillages de l’ile d’Ibiza. Pendant l’été 2017, une trentaine de bateau ont dû subir ce sauvetage.

Nul n’est à l’abri d’avoir besoin un jour de l’assistance d’un organisme de sauvetage. Preuve en est, une fois encore, que la mer réserve des surprises même aux marins les plus expérimentés.